Née au Brésil, Elidiane Soares a terminé ses études en architecture et urbanisme à l’Université Fédérale de São João del-Rei en 2017. Durant sa formation, elle s’est fortement intéressée aux travaux manuels liés à la construction, ainsi qu’aux aspects sociaux de l’occupation de l’espace. Son projet de fin d’études portait sur l’occupation de l’espace par les femmes, explorant les usages différenciés de l’espace public et domestique entre les hommes et les femmes.
Arrivée en France en 2018, elle entame sa reconversion dans la céramique dès l’année suivante, suivant diverses formations, notamment auprès d’Anne Deberly et Laure Sulger à Paris. Son parcours est fortement influencé par le modernisme brésilien, mouvement qui a marqué l’architecture de son pays natal par son approche alliant esthétique sobre et fonctionnalité. Elle retrouve dans la céramique un écho à ces principes modernistes : la pureté des formes, la fluidité des lignes et l’importance du matériau comme vecteur d’expression.
Sa rencontre avec la terre et la possibilité de créer des objets artisanaux répondent à son désir de construire de ses propres mains, à une échelle maîtrisable, où elle peut explorer à la fois l’esthétique et la fonctionnalité des pièces qu’elle façonne. Ce travail avec la matière a donné naissance à sa marque de céramique madamesolo, à laquelle elle se consacre pleinement, entre créations personnelles et collaborations.
Par cette pratique, elle prolonge les questionnements amorcés dans son parcours d’architecte, explorant de nouvelles manières d’habiter l’espace à travers des objets qui conjuguent tradition artisanale et principes du design moderniste. Elle propose ainsi une collection permanente d’objets utilitaires ainsi que des projets de création ponctuels, artistiques ou sur-mesure.
Les techniques utilisées et les outils de production influencent en partie la forme, en la rendant plus prévisible. Le processus de création d’Elidiane s’appuie sur la mémoire de son grand-père, potier dans son village natal, qui fabriquait à la main des tuiles et des jarres en argile pour garder l’eau fraîche. Elle hérite de la mémoire de ce savoir-faire artisanal et s’en sert pour définir ses propres normes et méthodes. Son approche, un modus operandi lent et réfléchi, visant à trouver, dans le poids de la matière et la présence du corps, l’expérience de l’usager. Il s’agit d’une recherche de la forme, attentive à l’usage quotidien : à la stabilité, à la vie domestique et à la fonction de l’objet — au-delà de la céramique ornementale. Elle cherche à équilibrer les manières de faire, le corps de l’usager, l’usage, la forme, l’esthétique du geste — toujours avec une attention portée à l’univers du minime et aux détails